Quelles sont les dispositions prises par le pays organisateur de la COP21 pour former les futurs responsables de la production agricole ? Vendre GRIGNON qui dispose de vrais champs de culture tournés depuis 10 ans vers les recommandations de la COP21, pour y faire des terrains de football du PSG. Ce n’est plus « panem et circences » mais seulement « des jeux …et pas de pain » !
On parle beaucoup cette semaine de la Terre « bien commun », « terre de liens ».
C’est quoi cette terre qui tantôt porte un petit t, tantôt un grand T ?
Et pourquoi notre Terre ne porte pas un nom de Dieu romain comme les autres planètes ? Mais un vulgaire nom terre à terre ?
Ces 2 terres portent un seul bien commun, c’est la vie !
La Terre serait la seule habitée parmi les 8 planètes de notre système solaire et les 200 milliards d’autres exoplanètes.
Quelle chance pour nous d’y être tombés !
La Terre abrite sur son globe terrestre tous les animaux de la création et notamment sept milliards d’humains à ce jour.
Pour vivre ces hommes doivent respirer, boire et manger.
Et c’est la terre, celle que nous cultivons, qui nous permet de vivre.
Notre terre arable abrite sous une mince couche de 30 cm d’épaisseur quelques milliards de bactéries au mètre carré ! Et ce sont ces bactéries qui fabriquent l’humus qui engraisse la terre qui nourrit les végétaux- que nous mangeons- et qui en plus transforment le méchant C02 en bon Oxygène,- que nous respirons-.
Et qui encore en plus filtrent vers les nappes phréatiques les eaux que nous buvons-
Ces végétaux nourrissent à leur tour les animaux herbivores qui assurent notre alimentation carnée.
Incroyables cet enchaînement du Vivant avec ces nombres infinis de milliards.
Donc tout est parfait et Dieu vit que cela était bon….
Tellement bon sur notre Terre que nous nous sommes multipliés ,
– moins de 1 milliard en 1700,
– moins de 2 milliards en 1900
– plus de 7 milliards en 2015.
– 9 milliards sont annoncés en 2050 !
Nous avons réussi à faire face à cette explosion démographique et à nourrir tant bien que mal jusqu’à ce jour les 7 milliards d’habitants.
Parce que nous avons appris dans nos écoles d’agriculture à sélectionner des semences plus productives, à mécaniser le travail du sol, à utiliser les engrais chimiques, les désherbants, les fongicides et les insecticides.
Résultats spectaculaires ! Un seul exemple : nos rendements sont passés en céréales de 15 quintaux/ha à 110 quintaux/ha en une cinquantaine d’années.
En sommes-nous fiers ?
Car nous nous apercevons seulement maintenant que nos terres sont asphyxiées physiquement par nos engins trop lourds, empoisonnées chimiquement par nos traitements répétitifs et déboussolées par nos pratiques culturales incohérentes.
Conséquence la vie microbienne se détériore, le carbone n’est plus stocké, les gaz à effet de serre modifient le climat, les rendements plafonnent alors que la production agricole devra augmenter de 70 % pour nourrir les hommes en 2030.
En outre notre terre n’est pas qu’un garde-manger, elle est aussi une couverture de survie. Sans terre, la roche mère est à nue et l’eau de pluie ruisselle comme sur du bitume, entraine tout sur son passage, dévaste les villages, colmate les barrages, pollue les océans. Selon le directeur de la FAO un milliard d’hectares de terres arables ont été englouties depuis un siècle.
Notre terre s’immole dans la mer et risque d’y perdre son nom …
Et nos 9 milliards d’hommes à nourrir ?
Devant l’urgence, la France a réuni les représentants de 190 pays de notre planète à Paris fin 2015, qui ont constaté les dégâts, ont proposé des solutions et ont signé au siège de l’ONU à New York un engagement pour lutter contre ces dérèglements.
C’est un consensus historique à l’échelle de la planète Terre.
Il faut profiter de cet élan international pour dépasser nos frontières, élargir nos champs et créer des liens avec les pays les plus exposés à la famine annoncée.
Nous avons derrière nous des écoles d’agriculture qui ont fait leurs preuves, nous avons à Grignon les champs d’expérimentation et de suivi de la vie des sols les plus anciens au monde: les parcelles Dehérain qui vivent toujours sans aucun apport de nourriture depuis 1853, Ce sont des falunières en herbe, -parce que jeunes et parce que végétales-.
Grignon a été choisi à cause de la diversité de ses sols et sous-sols, de ses espèces endémiques, des expositions différentes, un fond de vallée humide où coule le rû de Gally, des crêtes calcaires, etc…
Il paraissait en 1827 évident à Auguste Bella que pour former des médecins de la terre, il fallait une ferme avec des terres variées, à côté d’amphis et de labos.
Les facultés de médecine ont compris aussi et depuis longtemps qu’un apprenti médecin devait durant toutes ses études, mettre les pieds dans un hôpital, y travailler avec ses mains, sa tête et son coeur.
Et quelles sont les dispositions prises par le pays organisateur de la COP21 pour former les futurs responsables de la production agricole ?
Vendre Grignon qui a les pieds sur terre, dispose de vrais champs de culture, en état de marche et tournés depuis 10 ans vers les recommandations de la COP21, pour y faire des terrains de football.
Ce n’est plus panem et circences mais seulement des jeux …et pas de pain !