Aujourd’hui, 22 mai 2016, nous célébrons la Journée Internationale de la Biodiversité, instituée en 2000 par les Nations Unies.
Comme le rappelle le site de l’organisation internationale sur sa page internet consacrée à ce grand évènement (http://www.un.org/fr/events/biodiversityday/background.shtml), la biodiversité, « qui s’est façonnée pendant des milliards d’années, au gré de processus naturels et, de plus en plus, sous l’influence des êtres humains (…) constitue la toile de la vie dont nous faisons intégralement partie et dont nous sommes totalement dépendants. »
Parce que nous devons satisfaire nos besoins actuels tout en laissant aux générations futures un monde viable et prospère, les dirigeants de la planète ont éléaboré, lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992, une stratégie globale pour un « développement durable », au travers de la Convention sur la diversité biologique.
Ce pacte, conclu par la grande majorité des États, les engage à maintenir l’équilibre écologique planétaire tout en poursuivant la marche vers le développement économique. Pour ce faire, la Convention a fixé trois objectifs principaux :
- la conservation de la diversité biologique,
- l’utilisation durable de ses éléments,
- le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation de ses ressources génétiques.
Il s’agit là d’une ambition vitale.
Les ressources biologiques sont les piliers sur lesquels ont été bâties les civilisations et la diminution de la diversité biologique menace notre existence même.
Or, le déclin actuel de la biodiversité est en grande partie le résultat de l’activité humaine.
Malgré les efforts des 20 dernières années, la perte de la diversité biologique dans le monde s’est poursuivie principalement dans la destruction des habitats, la surexploitation, la pollution et l’introduction néfaste de plantes et d’animaux étrangers.
L’ONU le rappelle tout particulièrement en cette journée du 22 mai : une action urgente et décisive est nécessaire pour préserver et conserver les gènes, les espèces et les écosystèmes, en vue de la gestion et l’utilisation durables des ressources biologiques.
C’est pourquoi, le Secrétariat de la Convention sur la Diverstié Biologique a encouragé toutes les parties à la Convention et toutes les organisations traitant d’une façon ou d’une autre de cette question, à organiser aujourd’hui des activités et des événements pour célébrer la Journée internationale de la Biodiversité et à saisir cette occasion pour sensibiliser le public et mettre en évidence leurs travaux menés sur cet enjeu.
Le Collectif pour le Futur du Site de GRIGNON a décidé de répondre à cet appel et de célébrer à sa façon ce grand évènement, en attirant une fois de plus l’attention des autorités nationales, internationales, gouvernementales et non gouvernementales, sur le risque majeur pour la biodiversité que constitue le projet de vente par l’Etat au PSG et au QATAR du site exceptionnel de GRIGNON, près de VERSAILLES.
Rappelons que ce domaine de près de 300 ha clos de murs constitue une remarquable zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), qui est le lieu de vie et d’épanouissement d’une faune et d’une flore extraordinairement variées.
De nombreuses espèces d’oiseaux y ont élu domicile, et font l’objet de relevés réguliers. Y vivent également de riches populations d’insectes, support capital aux travaux sur la biodiversité, ainsi que plusieurs espèces protégées :
- crocidure leucode (Crocidura leucodon),
- crocidure musette (Crocidura russula),
- lérot (Eliomys quercinus),
- écureuil roux (Sciurus vulgaris),
- musaraigne couronnée (Sorex coronatus),
- grillon d’Italie (Oecanthus pellucens) …
GRIGNON, c’est aussi la patrie des lapins de garenne, des chevreuils, des sangliers, des bécasses, des faisans, des pigeons ramiers, des canards … Sans oublier les moutons et les vaches, qui broutent sereinement ses grasses prairies.
Au-delà du monde du vivant, GRIGNON, est aussi un exceptionnel « hotspot » de la paléobiodiversité. Avec ses gisements géologiques uniques, et en tout premier lieu celui de sa célèbre falunière, le domaine est un lieu inégalé pour la recherche sur l’évolution de la biodiversité. Celle de ses sites géologiques est en effet exceptionnelle. Elle représente un point-clé pour comprendre l’évolution de la biodiversité pendant l’ère Tertiaire (65 Ma à maintenant).
Avec plus de 800 espèces, sa richesse en espèces marines est significativement plus élevée que dans d’autres régions de la planète, ce qui fait de GRIGNON, et de très loin, le gisement le plus riche au monde pour cette époque.
C’est pourtant sur ce sanctuaire de la biodiversité, mis en vente par l’Etat dans le cadre du regroupement des sites de l’école d’agronomie AgroParisTech sur le plateau de SACLAY, que le club de football du PSG, et ses propriétaires Qataris aux moyens sans limites, envisagent d’édifier un centre d’entraînement destiné à rivaliser avec ceux de leurs concurrents européens ! Où d’aménager une résidence de prestige transformant un bien commun inestimable en vitrine privée d’un Fond d’Investissement sportif.
En cette journée internationale de la biodiversité, le Collectif pour le Futur du Site de GRIGNON, fort des nombreux soutiens qu’il a reçus, notamment de la part de la Fondation Nicolas HULOT, d’Allain BOUGRAIN-DUBOURG, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, et des 25.000 signataires de la pétition lancée sur internet à la fin de l’année 2015, exhorte le gouvernement français, signataire de la Convention sur la diversité biologique, a renoncer à ce projet abbérant, et à assurer la protection du site de GRIGNON, en lui permettant de conserver sa vocation scientifique, au service de la préservation de la planète.
Le Collectif pour le Futur du Site de GRIGNON
CFSG
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