Le QATAR serait sur le point d’acheter le château de GRIGNON, pour en faire l’hôtel de luxe du PSG. Information ou rumeur ? Dans les deux cas, elle rend d’humeur extrêmement maussade les défenseurs de l’environnement, du patrimoine et de la science, qui n’entendent pas davantage laisser transformer GRIGNON, bien commun, en palace privé qu’en terrain de football géant !
Le Dictionnaire de l’Académie Française définit la rumeur comme le « Bruit confus d’un certain nombre de voix » se disant « particulièrement d’un Bruit provoqué par quelque nouvelle imprévue et spécialement par une nouvelle suscitant un mécontentement. »
Merveilleuse et subtile définition qui semble ciselée pour s’adapter à l’affaire GRIGNON / PSG au moment où, après Le Figaro, Le Parisien, et L’Equipe c’est au tour de l’hebdomadaire Le Point et de Toutes les Nouvelles de l’annoncer aujourd’hui : le PSG serait sur le point de renoncer à THIVERVAL-GRIGNON au profit de POISSY pour construire son fameux nouveau « centre d’entraînement » pharaonique … mais le fonds Qatari QATAR SPORT INVESTMENT, propriétaire du club, serait sur le point d’acheter le château de GRIGNON, pour en faire l’hôtel de luxe du PSG !
Information ou rumeur ?
En l’absence de confirmation ou de démenti du club et de ses propriétaires, savamment inscrits aux abonnés absent depuis des lustres, la première hypothèse doit céder la place à la seconde.
Et de fait, l’hypothèse de la rumeur s’adapte comme un gant à la définition qu’en donnent nos académiciens !
Car la nouvelle suscite naturellement le mécontentement.
Mécontentement de tous ceux qui, attachés à la défense du patrimoine commun, s’inquiètent de sa privatisation galopante au profit d’un pays dont la presse française, toute tendances confondues, souligne avec consternation la boulimie immobilière effrénée ! Du Monde au Figaro en passant par L’Obs, Marianne ou Le Point, nombreux sont les medias à avoir procédé, avec rigueur et sans concession, au vertigineux inventaire des acquisitions qataries dans l’Hexagone.
Mécontentement de tous ceux qui, attachés à la défense de l’environnement, de la nature et de la biodiversité, s’inquiètent de voir un lieu comme GRIGNON, temple de la nature, avec sa ZNIEFF, sa Falunière, son arboretum, sa forêt, ses hectares de terres agricoles, ses champs d’expérimentation, tomber dans l’escarcelle d’un propriétaire fort peu écologiste …
Mécontentement de voir GRIGNON, lieu de science, de recherche et d’innovation, rompre avec son prestigieux passé et refermer ses grilles ancestrales sur un trivial hôtel de luxe réservé à quelques stars éphémères …
Mécontentement enfin à l’idée qu’une fois dans le château Louis XIII, le nouveau propriétaire pourrait bien y jouer au monarque absolu, et transformer le site à sa guise. Il est en effet des arguments qui font plier les pires résistances politiques et administratives. Et qui savent faire s’évaporer les règles contraignantes comme … des mirages ….
En bref, cette rumeur d’un rachat de GRIGNON par le QATAR rend maussade.
Si elle devait se muer en information confirmée, elle susciterait donc une opposition aussi forte que celle qu’avait provoquée l’annonce d’une possible transformation du site en terrain de football géant du PSG.
Une opposition farouche. Déterminée. Résolue.
De « l’opposition », notre Dictionnaire de l’Académie Française livre la définition suivante : « Empêchement, obstacle qu’une personne met à quelque chose ». Et d’illustrer : Opposition formelle. Mettre opposition. Rencontrer une forte opposition. Se heurter à une opposition imprévue …
Le Dictionnaire précise : « Il se dit spécialement, en termes de Jurisprudence, de l’Action de se rendre opposant ». Et de citer en exemple « Faire opposition à une vente ».
Opposition à la vente ?
Décidemment, ces académiciens ont un talent fou pour choisir des définitions qui s’adaptent sur mesure à l’affaire GRIGNON / PSG !