François HOLLANDE aurait-il fait usage de l’article 17 de la Constitution en faveur de GRIGNON ? On se prend à l’espérer en apprenant que le Chef de l’Etat, intervenant dans l’affaire du centre d’entrainement du PSG, aurait apporté son soutien au projet porté par le maire de SAINT-GERMAIN EN LAYE. GRIGNON serait donc sauvé ? Reste à savoir si la grâce est totale ou partielle ?
Selon des informations rapportées par la presse sportive, le projet d’installation du Centre d’Entrainement du PSG dans la plaine d’ACHERES, défendu par SAINT-GERMAIN EN LAYE, aurait reçu le soutien présidentiel.
On apprend en effet qu’Emmanuel LAMY, maire de SAINT-GERMAIN, aurait récemment évoqué l’épineux dossier avec François HOLLANDE en personne et que le Chef de l’Etat aurait « tenu à apporter son soutien au projet saint-germanois, appuyant sur les liens historiques entre le club et la ville. ».
SAINT-GERMAIN élu, GRIGNON serait donc sauvé du PSG ? : voilà qui aurait des allures de grâce présidentielle pour un domaine naturel, historique, scientifique et mémoriel que les projets du club de football et de ses propriétaires Qataris menaçaient depuis plusieurs mois !
Si l’information était exacte, il est certain que d’autres arguments que « les liens historiques entre le club et la ville » auraient pesés dans la décision présidentielle.
François HOLLANDE, qui se veut le président de la transition énergétique et qui fut le grand orchestrateur de la COP 21 avant d’être le premier signataire des accords de PARIS sur le climat, pouvait-il laisser, aux portes de la capitale, sacrifier un écrin de 300 hectares de terres naturelles, berceau de l’agronomie française, merveilleuse zone d’intérêt écologique, floristique et faunistique aux riches patrimoines ?
Le Président qui avait solennellement déclaré en ouvrant la quatrième Conférence environnementale le 25 avril 2016 :
« La transition que nous devons préparer, engager, accélérer, est une chance pour la France. Elle lui permet de renouveler et de retrouver l’idée même du progrès. Le progrès humain, celui qui améliore le bien-être, libère des initiatives, stimule des innovations, rend plus fort car plus libre »
…. pouvait-il accepter que le PSG édifie son centre d’entraînement pharaonique avec ses 12 ou 18 terrains de football, ses parkings, son stade, ses bâtiments multiples, sur des terres agricoles, des champs d’expérimentation, des zones boisées protégées, aux côtés du « hotspot » paléo-climatologique que constitue la Falunière ?
François HOLLANDE l’a souvent dit : la cohérence est son maître mot.
Lui qui le 22 avril 2016, à la tribune des Nations Unies, à l’occasion de la cérémonie de signature de l’accord de PARIS avait déclaré à propos des suites de la COP 21
« Cette réussite, cet espoir qui s’est levé, nous obligent tous aujourd’hui. Nous devons aller plus loin au-delà des promesses qui ont été faites, des engagements qui ont été pris, et faire que nos déclarations deviennent des actes. »
aurait en effet tenu sa promesse à propos de GRIGNON : sauver GRIGNON, cette terre historique de la recherche sur le climat, sanctuaire de la biodiversité, de la vente au PSG, ce serait effectivement une manière forte d’aller au-delà des promesses et de transformer les déclarations en actes.
Il semble d’ailleurs, toujours selon la presse spécialisée, que l’argument écologique ait enfin été entendu par les protagonistes du dossier puisque « l’aspect écologique » du nouveau projet défendu par Emmanuel LAMY aurait été mis en avant, notamment avec la dépollution massive des terrains de la plaine d’ACHERES et la protection de la forêt de SAINT GERMAIN …
Par la voix du Président ?
C’est possible. C’est souhaitable. En toute hypothèse, ce serait cohérent.
Il demeure néanmoins encore un peu de gris dans cet avenir qui se dessinerait désormais en vert pour GRIGNON : l’article 17 de la Constitution, qui confère le droit de grâce au Président de la République, lui permet en effet d’accorder cette faveur de manière totale ou partielle.
Or, il est encore à craindre que François HOLLANDE n’ait pas encore exercé son droit dans sa plénitude.
GRIGNON sauvé du PSG c’est bien. Mais il reste maintenant à le sauver du QATAR, qui voudrait en faire le lot de consolation de son projet avorté, en le transformant en hôtel de luxe privé pour ses joueurs Saint-Germinois : après l’effort dans la plaine d’ACHERES, les joueurs du PSG viendraient chercher le réconfort au bord du rû de GALLY, dans un domaine de GRIGNON transformé en Relais et Château Privé ?
Voilà qui serait également inacceptable.
GRIGNON, écrin naturel préservé, poumon vert au cœur de la plaine de VERSAILLES, lieu de mémoires, terre de science, de recherche et d’innovation, doit être sauvé d’un pareil sacrilège.
Ce bien commun doit être magnifié en s’ouvrant à tous, et non perdre son âme en se refermant sur un petit groupe d’investisseurs privés.
Alors, encore un effort Monsieur le Président !
Grâce totale pour GRIGNON, qui doit devenir la vitrine internationale de la France post COP 21, et non un vulgaire palace replié sur lui-même, au cœur de la plaine de VERSAILLES.