Stéphane le Foll, ministre français de l’agriculture : au moment de la COP 21, ne vendez pas le fleuron de l’agronomie française !
Pétition lancée par Léonce Vilbert, doyen des anciens élèves de Grignon, le 28 novembre 2015 (site de la pétition)
Origine de la pétition
Un appel du Président des Anciens Elèves AgroParisTech est lancé pour que les ingénieurs du Vivant s’engagent dans la préparation de la COP21, estimant qu’ils étaient les premiers concernés par le déréglement climatique et pouvaient proposer des solutions concrètes.
3 vidéo-conférences échelonnées à partir du 16 juin accessibles à tous les groupes régionaux de France ont été organisées et ont bien balisé le terrain.
Grignon était déjà depuis 2005 engagé dans des recherches et expérimentations dans cette voie et a participé à l’élaboration d’un Livre Blanc de près de 200 pages avec toutes les propositions destinées à la COP21.
Dans le même temps, L’Etat s’apprête à vendre le site de Grignon au Qatar pour y faire des terrains de football destinés au club PSG .
Indignation
Pourquoi ?
Grignon vit par sa terre, pas n’importe laquelle, ce site a été étudié et retenu il y a 2 siècles pour en faire un Institut Royal Agronomique destiné à la formation d’ingénieurs en vue du développement de l’Agriculture.
Grignon a été choisi à cause de la diversité de ses sols et sous-sols, de ses espèces endémiques, des expositions différentes, un fond de vallée humide où coule le rû de Gally, des crêtes calcaires sur la Défonce, etc…
Grignon témoigne à la falunière d’un passé géologique exceptionnel qui montre par ses fossiles comment certaines espèces ont su s’adapter au réchauffement climatique de l’ère tertiaire
Le site de Grignon n’est pas qu’une Ecole, qu’on peut déplacer, comme St Cyr pour aller à Coëtquidam. On ne peut céder au mythe du “tout jetable”.
On ne peut emmener la terre de Grignon à la semelle de ses souliers.
Une terre arable ne se définit pas en hectare, mais en mètres cubes abritant des milliards de micro-organismes vivants, formidable réacteur biologique qui conditionne les récoltes futures
Nous en aurons besoin car pour nourrir 9 milliards d’humains, la production agricole de la Planète devra augmenter de 70 % en 2030 !
Or quel constat fait-on ?
- Mr Jean-Christophe Bureau, professeur d’économie à AgroParisTech écrit le 14 janvier 2016 dans WikiAgri “Agriculture française, un modèle en crise, à redéfinir ….. avec un bilan environnemental alarmant ”…..
- Dans le journal les Echos du 11 janvier 2016, page 12, le Directeur de la FAO constate qu’un milliard d’hectares de terres fertiles se sont volatilisées au cours de ce dernier siècle. Si rien n’est fait la sécurité alimentaire de l’humanité pourrait être compromise.
- Plus loin, le directeur de GisSol (groupement d’intérêt scientifique qui coordonne le programme d’inventaire de l’état des sols en France) estime que plancher sur de nouvelles pratiques agricoles est “un véritable défi qui va nécessiter des changements d’usages majeurs”
Ce sera long, 15 ans n’est pas trop, il faut s’y atteler dès maintenant :
- Utiliser les forces de la Nature (observatoire des sols)
- Protéger les nappes phréatiques en quantité et qualité,
- Imaginer l’agriculture et la consommation alimentaire de demain
- Diviser par 4 la production de gaz à effet de serre
- Relancer l’agroforesterie sur nos terres malmenées physiquement et chimiquement
- Créer des variétés adaptées au stress hydrique
- Accueillir et former en continu des jeunes et adultes de tous niveaux et de tous pays dans toutes les disciplines touchant à l’environnement, c’est un creuset d’emplois nouveaux.
- Faciliter la création et l’accompagnement de start-up.
Bref, si le site de Grignon n’existait pas, il faudrait l’inventer et ça coûterait beaucoup plus cher que de le garder.
Le Qatar offrirait pour ce site 35 millions d’euros à l’Etat qui n’en reversera qu’une partie au Ministère de l’Agriculture, une bouchée de pain !
Il ne faut surtout pas mettre les moyens avant la fin (aux 2 sens de la consonnance).
Ne pas inverser les priorités, la faim est première et urgente et sera menaçante.
L’intendance suivra, elle régle en ce moment les factures de la COP21.
Finalité de la Pétition
Cette pétition, portée par plus de 8 500 voix doit être entendue
Par vous, Monsieur le Président de la COP21, Ministre des Affaires étrangères,
Par vous Monsieur le Ministre de l’Agriculture,
Par vous, Monsieur le Premier Ministre, afin que le site de Grignon :
- poursuive ses missions et en particulier vos engagements post COP21
- élargisse ses champs d’expérimentation à tout l’Environnement
- devienne le bouillon de culture –VIVANT– du cluster de Saclay
- soit un ferment d’innovation au moins à l’échelle européenne
Léonce Vilbert, auteur de la pétition
