Dans un Livre blanc publié lors de la COP 21, les 50 000 ingénieurs et diplômés du vivant et de l’environnement se sont engagés face au changement climatique en proposant plus de 40 projets concrets. L’un d’entre eux est un grand projet international pour GRIGNON. Un bien plus bel avenir pour ce berceau de l’agronomie française que sa conversion en centre d’entrainement ou en hôtel de luxe du PSG.
Sous le titre « Un grand projet international pour GRIGNON, site adapté en voie de disparition » les rédacteurs du Livre Blanc établi par les 50 000 ingénieurs et diplômés du vivant et de l’environnement à l’occasion de la COP 21, évoquent pour GRIGNON un avenir semblable à celui défendu par le Collectif pour le Futur du Site de GRIGNON.
Bien loin du projet aberrant soutenu par certains d’une vente au PSG de ce site naturel et patrimonial d’exception pour y créer un immense centre d’entrainement ou, à minima, une résidence de luxe pour le club de football.
Au moment où le Président de la République française vient de signer solennellement à NEW-YORK l’accord de PARIS sur le climat, et demande avec force au monde entier de passer des paroles aux actes, il convient de lui rappeler les propos des auteurs de ce Livre Blanc.
« Le site de Grignon a été légué par Charles X pour en faire un centre de formation agricole. Il fut choisi à l’époque à cause de l’hétérogénéité des terres, expositions, sous-sols, falunière, zones humides, bois… Le pari, qui était de développer l’agriculture française, a été gagné par la réussite de l’enseignement dispensé.
Il est temps de faire état des gains de productivité sur le siècle passé ainsi que de nos échecs pour faire les bons choix d’avenir. Le renom, la position géographique centrale, les amphithéâtres, laboratoires, hébergements, champs d’expériences, centres de recherches déjà présents, expérimentations à la Ferme de Grignon (concept d’Energie positive association Grignon 2000) sont autant d’atouts pour un Grand projet international sur le site de Grignon.
Les thèmes de recherche seraient orientés vers l’agriculture et le climat :
– accroître les ressources en eau, aménagement des bassins versants, épandages économes, désalinisation des eaux saumâtres, cultures en milieux contrôlés (serres, tunnels…), nouveaux cultivars adaptés au réchauffement, impact du réchauffement sur la nutrition humaine et animal
– comment privilégier les jeunes agriculteurs qui s’installent ?
– étudier et trouver des solutions aux problèmes fonciers
– protéger le transport des récoltes, l’entretien de la biodiversité, l’économie des espaces agricoles, l’agriculture urbaine.
L’objectif serait d’apprendre aux hommes à se comprendre (langues, coutumes, religions, politiques), et faire émerger les « internationaux » du pays à tous niveaux : exécutant, technicien, ingénieur, professeur en toutes disciplines de l’agronomie au commerce. Ce projet permettrait d’établir des relations nouvelles pour faire vivre ensemble harmonieusement 10 milliards d’humains, et les rendre capables de produire ce qu’il convient pour les nourrir en réconciliant les différents types d’agriculture. ».
Puissent François HOLLANDE et Ségolène ROYAL, à leur retour de l’ONU, se saisir enfin du dossier GRIGNON, et permettre la concrétisation de ce formidable projet : faire de ce lieu exceptionnel aux portes de PARIS, un centre unique en France et en Europe, un centre post COP 21.
GRIGNON, au lieu de se transformer en terrains de football ou en Relais et Châteaux pour stars du ballon rond, deviendrait une formidable vitrine de la mise en œuvre les engagements pris.
Pour prolonger la COP 21 et l’Accord de PARIS, il manque encore à notre pays un geste fondateur, symbolique et concret, qui les inscrive dans la durée et leur donne une parfaite visibilité. Autrement que par des lois ou des mesures souvent peu perceptibles pour le public ou trop complexes ou techniques.
Faire de GRIGNON le lieu de médiation, d’innovation, de recherche, de formation qui mettrait à la portée du public les enjeux Post COP21 tout en encourageant les professionnels dans leurs efforts pour accompagner le nécessaire changement, voilà le geste à la fois fort, fondateur, visible et lisible dont l’Accord de PARIS a besoin pour entrer dans sa phase de concrétisation !
Et si, en mettant en œuvre ce projet, la France, comme son Président y invite le monde, passait la première des paroles aux actes ?